Pour une école vivante : pédagogie active en DASPA

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En se fondant sur un certain nombre d’observations d’une part et sur une série de réflexions pédagogiques d’autre part, l’équipe enseignante des classes DASPA (Dispositif d’Accueil et de Scolarisation des Primo-Arrivants) a décidé de mettre en œuvre dans leurs classes une pédagogie active ayant pour but l’autonomie et l’émancipation des élèves.
Ce projet concerne 4 classes DASPA d’une douzaine d’élèves âgés de 12 à 18 ans. Les classes DASPA sont associées au premier degré du secondaire.
Pour réaliser ce projet, il est nécessaire de pouvoir maîtriser l’espace et le temps dédiés aux élèves. En effet, la pédagogie mise en place fonctionne autour de deux axes : le travail collectif, qui permet de développer la coopération et la solidarité, et le suivi individuel, qui encourage chaque élève à s’approprier son apprentissage. Ainsi, la grille horaire et la distribution des locaux doivent convenir à ces différents objectifs.
Du matériel est également nécessaire pour être mis à disposition des élèves lors des temps consacrés à l’autonomie (livres, dictionnaires, encyclopédies, jeux, logiciels, fiches d’exercices, manuels etc.).
Enfin, pour le bon fonctionnement du projet, les personnes encadrantes doivent s’investir  pleinement : communication par mails, réunions pédagogiques hebdomadaires et journées de travail pédagogique plusieurs fois dans l’année.
Certaines des activités artistiques proposées aux élèves sur les temps d’ateliers sont en partenariat avec des associations.
Par exemple, l’école a collaboré avec « la Compagnie de l’éponge » pour mettre en place des ateliers artistiques subventionnés par la COCOF : au terme de deux semaines intensives, les élèves ont monté un spectacle de lecture et de théâtre sur le thème de la mer.
L’école a aussi collaboré avec Tchi Tcha, une ASBL qui organise la diffusion de films destinés à un public non francophone au cinéma Aventure.
Enfin, depuis maintenant un an, l’AR Léonardo Da Vinci collabore avec une agronome de l’Institut de la vie avec qui les élèves ont créé un potager à l’école et participé à de nombreuses activités permettant à la fois de créer du lien social dans le quartier et de sensibiliser à  l’alimentation.
Ce projet nécessite un très grand investissement de la part des personnes encadrantes et beaucoup de travail collectif. Pour le transposer dans un autre établissement, il est nécessaire d’avoir une équipe d’enseignants volontaires et motivés et un soutien de la part de la direction. Il serait par exemple intéressant de commencer par une classe pilote puis d’augmenter le nombre de classes et d’enseignants impliqués.
Du point de vue des enseignants, ce projet est une véritable réussite. En effet, les élèves prennent confiance en eux ; pour certains, retrouvent  le goût de l’école ; pour presque tous, prennent des initiatives, mènent des projets, collaborent, acceptent la différence, prennent en charge une grande partie de leur apprentissage et se construisent petit à petit pour, à terme, devenir des citoyens actifs.
Depuis que ce projet a été mis en place (septembre 2012), les enseignants cherchent constamment à l’améliorer tant d’un point de vue théorique que d’un point de vue pratique. Pour ce faire, ils élaborent de nouveaux outils et de nouveaux espaces en fonction des nouvelles situations d’apprentissage qui apparaissent.
L’équipe réfléchit en ce moment à prolonger cette pédagogie en 3ème et 4ème. L’idée centrale est de prolonger le tronc commun jusqu’à la fin de la 4ème et de créer une 3ème et une 4ème polytechniques qui accueilleraient à la fois des anciens DASPA et des élèves destinés au professionnel par défaut parce que, pour des raisons sociales, culturelles ou psychologiques, ils ne semblent pas correspondre à l’idée qu’on se fait d’un élève « ordinaire».

PLUS DE DÉTAILS

  • Pourquoi avoir lancé ce projet ?
    Ce projet a été lancé parce qu’il semble que dans une école à discrimination positive et située dans un quartier très défavorisé (le quartier de Cureghem à Anderlecht), la pédagogie dite traditionnelle montrait assez vite ses limites, dans le sens où elle sert souvent à sélectionner les élèves, l’école ne faisant alors que reproduire les inégalités sociales (P. Bourdieu). De plus, face aux changements qui s’opèrent dans la société, l’école a pour mission de former des individus autonomes et des citoyens responsables (cf. article 6, décret mission du 24/07/1997). L’équipe a donc eu l’idée de reprendre les principes de la pédagogie active et de les appliquer en les adaptant aux classes DASPA.
  • Quels sont les objectifs à atteindre ?
    L’objectif principal est l’émancipation des élèves.
    L’établissement souhaiterait aussi que ce type de pédagogie soit plus largement diffusé de manière à changer profondément l’école et contribuer à l’amélioration radicale de notre société.
  • Qui sont les acteurs du projet ?
    Les enseignants en classe DASPA, l’équipe de direction, le personnel d’entretien, les élèves aussi bien sûr.

PERSONNE(S) DE CONTACT ET COORDONNÉES

Athénée Royal Léonardo da Vinci
Rue Chômé-Wyns, 5
1070  Bruxelles
02-526 83 83
arvinci@skynet.be

 

Enseignants
Marie Giraud
marie.giraudcl@gmail.com
0488584914

Patrick Zeoli
patzeoli@gmail.com

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anna_ciara@hotmail.com