« Mon Ecole Est à Nous » , projet d’embelissement de la cour de récréation

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Il y a 13 ans, L’Ecole Ernest Richard a décidé de mettre en place un projet de rénovation de l’établissement par les élèves dans une mission de cohésion sociale avec un volet pédagogique englobant un aspect artistique, civique et de communication dans le but de responsabiliser les élèves à leur environnement et les rendre acteurs de leur espace de vie. Ce projet a donc été amélioré, perpétué et étendu à deux autres écoles Victor Horta et Diderot.

L’Institut Diderot est donc entré dans ce projet il y a 4 ans. Il est dans sa 5e année.

Une journée par semaine, une artiste (Clotilde Salvo, plasticienne et formée en Communication Non Violente) forme une classe de 3e secondaire professionnelle (la section est choisie par la direction de l’établissement).

Le choix est porté sur une 3e professionnelle car il s’agit d’une année charnière. Les élèves proviennent de milieux très différents (primo arrivants, élèves sortant de l’enseignement spécialisé, cultures différentes,…).

L’école apporte à cette classe un atout supplémentaire, une initiation en Communication Non Violente, une approche du fonctionnement de la société du pays dans lequel ces jeunes vivent, un regard civique, une réussite sur le plan de la réalisation et une reconnaissance du travail réalisé.

Durant le premier trimestre, la journée est découpée en apprentissage de la CNV par des jeux de rôles, débats, discussions, travail de groupe et personnel, et à d’autres moment travaux d’Arts plastiques (dont les réalisations sont reportées dans la déco du local rénové).

Le temps de midi toute la classe partage ensemble (avec les professeurs) un sandwich (compris dans la formation) que l’on définit comme « espace de paroles » car c’est le moment opportun pour les élèves qui désirent relever un problème, demander de l’aide ou simplement se réjouir d’un moment calme.

Les 2e et 3e trimestres, les élèves rénovent une classe ou un couloir. Un espace visible par les autres élèves.

Ils sont alors partagés en groupes de 4 élèves pendant que le reste du groupe suit les cours normalement,

les groupes participent à tour de rôle, soit chaque élève toutes les 3 semaines.

Les espaces de paroles (à midi) sont maintenus avec le groupe entier afin de garder la motivation et les encouragements, les idées et la place de chacun.

Les élèves des autres classe et les anciens, soutiennent le projet pour y avoir participé ou viennent en curieux et s’informent du local ou de l’avancement. Cela devient un projet global qui touche toute l’école au fil du temps.

La période de chantier est indispensable pour mettre en pratique les notions de CNV découvertes au premier trimestre.

En outre, pour que cela se passe bien, il faut aussi que l’animateur ait une formation pédagogique, et artistique puisqu’il doit malgré tout gérer des élèves en décrochage scolaire.

En fin d’année scolaire, une exposition est organisée, rassemblant l’ensemble des travaux réalisés.

L’inauguration permet à toute l’école de découvrir le travail réalisé.

Parfois un film est réalisé qui permet de présenter aux classes futures ou lors de forum, le projet et son évolution.

Les élèves seront alors récompensés, de leur persévérance durant l’année scolaire et de l’aboutissement du projet par un abonnement de 5 places de cinéma dont ils pourront profiter durant les vacances scolaires d’été.

Pour certains, ce geste leur ouvrira une porte sur la culture qui sinon leur reste inconnue.

PLUS DE DÉTAILS

  • Pourquoi avoir lancé ce projet ?

Vu les difficultés rencontrées au sein des classes formées d’élèves d’horizons différents tant au point de vue culturel que social, intellectuel et issu d’enseignements très variés, des jeunes primo-arrivants avec une faible connaissance de la langue, des jeunes enlisés dans la spirale de l’échec, et bien d’autres …

Et aussi, l’absentéisme, le vandalisme au sein de l’école, le « je m’en foutisme » de l’échec, l’obligation de rester dans l’enseignement contre le gré de l’élève (âge obligatoire), etc… sont des points qui naturellement ont amené les acteurs de terrains à penser à un mode d’améliorer la vie de tous (équipe pédagogique, élèves, école et abords de l’école). La cohésion des élèves autour d’un projet et la notion de respect de soi-même des autres et de son environnement avec les outils pré-cités se sont avérés être une démarche valorisante pour tous.

C’est la médiatrice de l’école pilote Ernest Richard, qui séduite par le projet déjà établi depuis 8 ans l’a exporté vers l’Institut Diderot il y a 4 ans.

  • Quels sont les objectifs à atteindre ?

Le projet a pour objectif d’amener les jeunes à une implication citoyenne dans l’établissement scolaire en discrimination positive. Il est spécifiquement destiné à un public en perte de repères.

Le projet crée la cohésion du groupe classe par son rythme hebdomadaire et par l’implication des élèves et des professeurs autour d’un projet graphique destiné à la rénovation d’un espace.

Le projet vise à laisser une trace positive, il s’agit de maintenir l’initiative au sein de l’établissement.

La cohésion du groupe, la complicité et l’évolution du travail permet au fil de l’année d’intégrer la notion de respect et de l’étendre à leur vie quotidienne à travers le respect de leur cadre scolaire. Cette notion s’étend d’elle-même au reste de l’établissement.

L’initiation à la communication non-violente en est l’outil principal.

Le projet permet le développement d’une complicité entre élèves et professeurs qui est importante dans le cas de conflits ou de problèmes disciplinaires scolaires ou d’apprentissage. La communication et la compréhension s’en verront d’autant plus facilité.

Le projet tient également à valoriser les élèves participants au projet.

  • Qui sont les acteurs du projet ?

L’Institut Diderot et son équipe pédagogique
L’artiste plasticienne Clotilde Salvo
Les élèves de 3e (1 seul groupe de 18 à 20 élèves / an)
La cohésion sociale  MLETT Etterbeek (innovateur du projet et soutien logistique et pédagogique)
Victor Horta (2e ecole entrée dans le projet) échange d’idées et travail entre animateurs.
Le FIPI avec une aide financière de 20.000 euros.

PERSONNE(S) DE CONTACT ET COORDONNÉES
Institut Diderot
Rue des Capucins, 58
1000 Bruxelles
02-289 63 00

 

Personne de contact :
Clothilde Salvo (Artiste plasticienne – CNV)
khhlooo@gmail.com