Classe de mise à niveau

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Ce projet est né du constat qu’il y a malheureusement de plus en plus d’élèves arrivant en première secondaire avec des lacunes très profondes et n’ayant pas acquis, malgré le CEB, les bases de 6e primaire. De plus, vu le système de « délibération en vigueur », il est de plus en plus fréquent de voir certains élèves arriver en troisième avec un niveau de première secondaire. Il est donc indispensable d’agir et ce, par respect pour les élèves et parents mais aussi par respect pour le travail des enseignants.
Par ailleurs, d’autres projets avaient déjà été tentés. Les rattrapages durant les temps de midi empêchaient les élèves en difficulté d’avoir leur pause bien nécessaire pour entamer leur après-midi de cours. Les élèves en difficulté ont aussi eu la possibilité de participer à des cours de rattrapage à la place des cours de technologie et des cours d’arts-plastiques ce qui n’a pas enchanté les professeurs qui ne pouvaient dès lors pas les évaluer pour ces matières. L’idée a ensuite été d’une remédiation via deux professeurs dans une même classe pendant une heure de français et une heure de mathématique. Les élèves en étaient satisfaits mais malheureusement, ce système n’a pas plu aux professeurs pour diverses raisons (difficultés de collaboration, problèmes relationnels,…). L’année dernière, la quête d’un projet d’aide aux élèves en difficulté a mené à privilégier des cours en demi-groupes pour différents cours. Il était plus confortable pour les enseignants de travailler avec un nombre restreint d’élèves. Cependant, plusieurs professeurs poursuivaient normalement leur programme de cours.
Le but de la classe de mise à niveau est d’aider un maximum d’élèves. Cependant, comme pour tout projet de ce type, le nombre d’élèves doit rester limité pour être gérable. Toute aide se méritant, il faut bien entendu une volonté manifeste d’investissement dans le travail de la part de l’élève. L’espoir étant qu’un élève suivi de façon plus individualisée soit plus réceptif aux consignes et plus enclin à travailler efficacement surtout si les résultats de petits contrôles formatifs sont plus positifs. Cela fait en tout cas partie des objectifs de cette expérience.
L’idée s’est donc finalement portée sur le travail dans une classe de mise à niveau qui regroupe les élèves en situation d’échec dans les cours de la formation commune (français, néerlandais, mathématiques, histoire, géographie et sciences).
Un élève en situation d’échec pourra donc être orienté vers cette classe sur avis du conseil de classe et avec  l’accord des parents. Mais il faut aussi tenter de déterminer les causes de cet échec (étude, approche de la matière ou même problème de vue, trouble « dys », concentration, soucis de mémorisation,…). En fonction de la problématique cernée, l’équipe éducative peut se tourner vers diverses solutions : PMS, ASBL Odyssée pour les situations familiales problématiques, envoie des élèves à Alter  Egaux cours de soutien organisés par un professeur de  l’école. L’aide scolaire doit donc se définir au cas par cas et avec l’assentiment des parents. L’élève pourrait en effet avoir la possibilité de suivre certains cours avec sa classe de départ.
Plusieurs professeurs se sont montrés  intéressés de travailler dans cette classe surtout que le système permet à ces enseignants d’exercer ce type d’activités pendant la journée normale de cours et  non plus pendant la pause de midi ou après les cours. C’est également un avantage pour les élèves concernés qui du coup ne doivent plus se sentir lésés voire sanctionnés par leurs difficultés d’apprentissage en étant obligés de prolonger leur journée.
L’idée est donc bien de sortir de l’immobilisme ou du train-train quotidien avec le risque d’enlisement et de perte notoire de motivation que cela peut entraîner.
Concrètement, les enseignants de cette classe se concentrent d’abord sur les difficultés d’apprentissage de l’élève de façon générale, méthode de travail, étudier avec lui, apprendre à faire un planning et à le respecter. Ensuite de manière plus ciblée, probablement en français, mais aussi en sciences, math, géo et néerlandais…. Il y a un professeur possible pour chaque discipline donnant lieu à un bilan.
Le temps de passage dans cette classe va dépendre de l’évolution scolaire de l’élève en question mais il est évident que pour mener cela à bien et faire en sorte que l’élève puisse réintégrer sa classe de manière profitable pour lui, il faut se référer à des documents de base qui ne sont autres que les plans de travail de chacun, plan de travail eux-mêmes basés sur  les programmes et les compétences à atteindre en fin de première.
Il est probable que l’élève ne puisse réintégrer sa classe qu’après un mois ou plus.
Dans ce type de projet, l’évaluation doit être abordée différemment dans le sens où les contrôles doivent sans doute être plus fréquents, peut- être même au terme de chaque période de cours avec un même enseignant. Les points obtenus ne sont pas l’essentiel du projet, ils sont là pour, en principe, encourager et donner des indications à l’élève et à ses parents. Il serait néanmoins souhaitable que l’élève participe aux évaluations sommatives  prévues en décembre ou tout autre moment de l’année en fonction de ce qui est prévu par les titulaires de cours.

PLUS DE DÉTAILS

  • Pourquoi avoir lancé ce projet ?
    Cette classe de mise à niveau est une alternative aux remédiations classiques devenues, si pas obsolètes, du moins insuffisantes au vu des profondes lacunes d’un nombre croissant d’élèves.
    Ce projet a été lancé suite à différents constats dont les suivants:
    – Les rattrapages classiques apportent de moins en moins les résultats escomptés, soit parce que les élèves ne les fréquentent pas assez et qu’on ne peut les rendre obligatoires sans risquer de dépasser le maximum d’heures hebdomadaires possible pour les élèves, soit parce que les lacunes sont trop profondes et que ces activités démarrent sur une base supposée acquise de la matière de sixième primaire mais qui malgré l’obtention du CEB est loin d’être intégrée. Ceci a pour conséquence un découragement inéluctable tant de la part des élèves que des enseignants à qui cette charge difficile a été confiée.
    – Les horaires ne jouent pas non plus en faveur de ces rattrapages classiques. Le temps de midi privilégié par beaucoup d’enseignants est loin d’être réellement efficace. Tant les enseignants que les élèves ont besoin d’une pause pour manger, se détendre avant la reprise des cours de l’après-midi. De plus, les élèves se voient donc contraints d’être attentifs en permanence depuis huit heures du matin jusqu’à 15h10, pour autant qu’ils ne soient pas amenés à participer à l’une ou l’autre activité de rattrapage en fin de journée. Ce type de rattrapage devrait donc être plus ciblé et ponctuel pour des élèves qui ont des difficultés sur des points spécifiques de la matière et non une aide sur du long terme. Cela permettrait à plus d’élèves d’y participer sans  avoir le sentiment d’être pénalisés pour toutes leurs pauses de midi et/ou à terme de leurs journées de cours.
    – Ces séances de rattrapage, par le fait qu’il faut les placer durant les temps de midi ou autre, sont réduites en temps (20 à 30 minutes en moyenne).
  • Quels sont les objectifs à atteindre ?
    Donner à tous les élèves confrontés à de lourdes difficultés d’apprentissage la possibilité de récupérer leur retard par un accompagnement adéquat sur un plus long terme que les simples rattrapages ou remédiations. En effet, ces remédiations se donnent principalement durant les temps de midi ou après l’horaire scolaire.
  • Qui sont les acteurs du projet ?
    L’équipe éducative de l’établissement, les élèves, et les parents, la direction.

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